Ce mardi 7 octobre 2025, le gouvernement a publié un décret instituant un nouveau calendrier scolaire pour l’Académie de La Réunion, une adaptation locale visant à mieux tenir compte des spécificités climatiques et sociales de l’île. Le texte, applicable pour les trois années à venir, introduit des modifications notables, notamment sur la durée des vacances estivales et la date de rentrée au premier trimestre. Ce sont autant de réaménagements qui suscitent espoirs, mais aussi critiques, dans la communauté éducative et parmi les familles.
L’une des mesures les plus visibles est l’extension des vacances de Noël / vacances estivales au profit d’un allongement de la coupure de fin d’année. Pour les années scolaires 2026-2027 à 2028-2029, les élèves de La Réunion commenceront les vacances “d’été austral” dès le 19 décembre pour ne reprendre les cours que le 1er février.
Autrement dit, les vacances de Noël seront prolongées jusqu’au 31 janvier, contre une reprise plus tôt selon l’ancien calendrier. Cette disposition vise à éviter les classes en périodes de fortes chaleurs et les contraintes liées aux épisodes cycloniques en début d’année civile.
Le décret publié ce 7 octobre ne se limite pas à l’année scolaire suivante : il fixe d’ores et déjà les calendriers pour les trois années scolaires à venir : 2026-2026, 2027-2028 et 2028-2029. Cette stabilité sur plusieurs années est censée apporter une visibilité aux établissements, aux collectivités et aux familles pour leur planification.
Note : Le départ des vacances a lieu après la classe et la reprise des cours le matin des jours indiqués.
Pour l’année scolaire actuelle (2025-2026), le calendrier reste conforme à celui déjà annoncé par l’Académie, sans les modifications majeures qu’implique le décret à venir. On note les grandes périodes suivantes :
Ces dates tiennent compte, comme les versions antérieures, des particularités climatiques de l’île, notamment les fortes chaleurs de l’été austral.
L’argument central du décret est l’adaptation du rythme scolaire aux conditions locales. En décembre-janvier, La Réunion connaît des périodes de chaleur intense, de forte humidité, voire des épisodes cycloniques. Déplacer la rentrée après cette période vise à limiter les contraintes sanitaires et logistiques pour les élèves et enseignants.
Des voix locales (associations de parents d’élèves, élus, syndicats...) plaidaient depuis plusieurs années pour un plan scolaire davantage pensé “par et pour La Réunion”, prenant en compte le climat, mais aussi les rythmes associés aux loisirs estivaux et aux déplacements internes sur l’île. Le décret est vu comme une étape vers une plus grande autonomie académique.
Si l’allongement des vacances d’été est salué, certains estiment qu’il reste “un pas modeste” et ne répond pas à toutes les attentes. Le fait de maintenir certaines contraintes du calendrier national, ou un retour “trop tardif” en classe, est contesté. D’autres regrettent le déséquilibre induit dans la répartition des périodes de cours sur l’année car certaines périodes risquent d’être plus chargées.
De plus, la transition vers ce nouveau calendrier exigera une adaptation logistique pour les transports, les dispositifs périscolaires et le fonctionnement des collectivités territoriales en charge des structures scolaires.
Le décret du 7 octobre 2025 (téléchargeable ici) marque une étape symbolique dans la volonté de concilier les obligations nationales et les nécessités locales à La Réunion. En allongeant les congés d’été et en repoussant la rentrée à février pour les prochaines années, les autorités académiques cherchent à offrir un calendrier mieux ajusté aux réalités climatiques et sociales de l’île.
Toutefois, si le mouvement est salué, il reste jugé modéré par plusieurs acteurs qui espéraient une réforme plus audacieuse. Le test réel de cette mesure sera opérationnel dès 2026-2027 : l’expérience d’une année scolaire complète sous ce nouveau rythme sera décisive pour évaluer l’ampleur de l’ajustement accompli, ainsi que les ajustements encore nécessaires.